Newsletter #5

 

La rentrée : de l'espoir, de la joie et des craintes

 

Pour de nombreuses personnes, il paraît difficile d’imaginer que les enfants et les adolescents à haut potentiel intellectuel (HPI) n'aiment pas forcément la nouveauté :

Ne sont-ils pas ouverts et avides d’apprendre, n'ont-ils pas besoin de nouveaux défis ?

 

Pourtant, c'est bien le cas. Mais plutôt dans de nouveaux domaines ou thèmes, pour relever un défi intellectuel supplémentaire.

 

Un défi d'une toute autre nature consiste à prendre un nouveau départ dans un nouvel environnement, comme le premier jour d’école, un nouveau niveau scolaire ou même une nouvelle école.

Les expériences avec des personnes extérieures à la famille ont souvent rendu ces enfants très prudents. Par exemple des remarques comme " Cet enfant est souvent donneur de leçons ".

Bien sûr, il y a aussi des 'aventuriers' parmi ces enfants et adolescents. Par exemple, un enfant de trois ans qui, dès le deuxième jour dans un nouveau groupe de jeu, a dit à sa mère : " Tu peux me laisser, maman ".

 

C'est aussi toujours un nouveau départ pour un membre du corps enseignant à l’école enfantine et au primaire lorsqu'il a pour la première fois un enfant HPI dans sa classe. Le 'haut potentiel intellectuel’ n’est traité généralement que de manière marginale lors de la formation. Il n'est donc pas toujours facile d’identifier un tel enfant.

 

Imaginez un enfant avec un HPI à l'école enfantine ou en première classe : est-ce qu'il saura s'assoir sagement et en silence en classe ?  Écrira-t-il des 'A' dans son cahier, ligne après ligne, avec application ? écoutera-t-il avec intérêt ?

 

Mis à part le fait que tous les autres enfants ne le font pas forcément, on attend généralement des enfants surdoués qu'ils aiment apprendre et soient motivés, qu'ils soient attentifs et participent au cours. C'est en effet ce qu'ils font – si les sujets les stimulent suffisamment.

 

Or, un élève présentant un HPI ne sera guère motivé pour remplir son cahier des lettres isolées s'il sait déjà lire des livres. Il est probable que l'enfant 'déborde' régulièrement pendant le cours avec des questions et des réponses qui ne sont pas souhaitées. Les enseignants vont alors bien plus souvent penser à un 'TDAH' qu’à un 'haut potentiel intellectuel'.

 

 

Il y a encore beaucoup de travail à fournir dans la formation initiale et continue du corps enseignant. Pour que la rentrée ne soit pas une déception, ni pour eux ni pour les enfants scolarisés.